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La Maison de Savoie et les Alpes
Montagnes et frontières : les diocèses de Savoie à l'époque moderne ou la difficile appropriation d’un espace religieux
10 juillet 2014Comme le « cardinal des montagnes », Etienne Le Camus, le fut pour Grenoble, les évêques du duché de Savoie sont des prélats de montagnes, avec des menses épiscopales modestes et des diocèses difficiles à visiter et à administrer. Le duché relève sous l’Ancien Régime de cinq diocèses. Après la paix de Lyon de 1601, deux relèvent de la France (Belley et Grenoble) et trois du duc de Savoie, puis roi de Sardaigne (Genève-Annecy, Tarentaise, Maurienne) ; l’archevêque de Vienne est le métropolitain des diocèses de Genève-Annecy et de Maurienne, celui de Besançon de Belley. Les évêques règnent sur des diocèses de frontière, et politique (pour l’Avant-Pays savoyard et le Décanat de Savoie, comme pour le pays de Gex qui dépend de l’évêque de Genève-Annecy) et religieuse (avec la présence protestante et la proximité de Genève). La lente mise en place d’une administration épiscopale de qualité aux XVIIe et XVIIIe siècles (plus précocement à Annecy qu’à Moûtiers ou à Saint-Jean), les péripéties pour obtenir la création d’un diocèse à Chambéry (en 1779 seulement) donnèrent aux officiaux nommés dans les enclaves politiques (à Gex, Chambéry) et à certains grands vicaires un pouvoir inhabituel qui les mit parfois en porte à faux avec leur évêque. Il apparaît que les évêques savoyards sont par leur formation et leur réseau proches de la France au XVIIe siècle, mais avec la création du chapitre de la Superga à Turin en 1717 naquirent progressivement un corps épiscopal et des curies diocésaines plus tournées vers le Piémont.Comme le « cardinal des montagnes », Etienne Le Camus, le fut pour Grenoble, les évêques du duché de Savoie sont des prélats de montagnes, avec des menses épiscopales modestes et des diocèses difficiles à visiter et à administrer. Le duché relève sous l’Ancien Régime de cinq diocèses. Après la paix de Lyon de 1601, deux relèvent de la France (Belley et Grenoble) et trois du duc de Savoie, puis roi de Sardaigne (Genève-Annecy, Tarentaise, Maurienne) ; l’archevêque de Vienne est le métropolitain des diocèses de Genève-Annecy et de Maurienne, celui de Besançon de Belley. Les évêques règnent sur des diocèses de frontière, et politique (pour l’Avant-Pays savoyard et le Décanat de Savoie, comme pour le pays de Gex qui dépend de l’évêque de Genève-Annecy) et religieuse (avec la présence protestante et la proximité de Genève). La lente mise en place d’une administration épiscopale de qualité aux XVIIe et XVIIIe siècles (plus précocement à Annecy qu’à Moûtiers ou à Saint-Jean), les péripéties pour obtenir la création d’un diocèse à Chambéry (en 1779 seulement) donnèrent aux officiaux nommés dans les enclaves politiques (à Gex, Chambéry) et à certains grands vicaires un pouvoir inhabituel qui les mit parfois en porte à faux avec leur évêque. Il apparaît que les évêques savoyards sont par leur formation et leur réseau proches de la France au XVIIe siècle, mais avec la création du chapitre de la Superga à Turin en 1717 naquirent progressivement un corps épiscopal et des curies diocésaines plus tournées vers le Piémont.
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