Le musée et la galerie ne sont plus considérés comme de nouvelles institutions ; ils sont désormais des lieux classiques pour rencontrer des oeuvres d’art. Néanmoins, l’articulation de cette interdépendance entre l’art et l’institution est notamment développée par Arthur C. Danto et George Dickie dans le cadre de la fameuse Théorie Institutionnelle de l’Art. Selon cette théorie, une oeuvre d’art est définie, c’est-à-dire qu’elle obtient le statut et la valeur de l’art une fois que l’institution de l’Art les annonce comme telles. Cette théorie a été remise en question par le mouvement de la Critique Institutionnelle, qui essaie de montrer les limites et les contraintes de cette théorie tout en la déconstruisant.
Ce que l’on appelle le monde de l’art, selon Danto, est aujourd’hui confronté à ces limites politiques et éthiques. Dans le cadre de cette présentation, nous allons d’abord aborder ces deux théories en montrant dans quel sens et dans quel but la théorie institutionnelle de l’art a été remise en question, et quelle lumière est jetée sur notre expérience de l’art par cette critique. Dans un troisième temps, nous allons essayer d’esquisser une lecture levinassienne de la critique de l’art. Nous verrons si la philosophie levinassienne a le potentiel de développer une critique du monde de l’art (Artworld) et si nous avons la possibilité d’aller au-delà de l’institution de l’art sans pour autant nier son existence.
Mots clés : art contemporain