La différenciation pédagogique, un vecteur pour des apprentissages émancipateurs : Yann Mercier et Pascal Boyries
Pour que les élèves puissent construire leurs apprentissages, il faut d’une part que l’enseignant soit bien au clair sur ce qu’il souhaite que l’élève apprenne, qu’il propose des activités en cohérence avec ses objectifs d’apprentissage, mais également que ce projet soit partagé avec chaque élève. Ainsi, dans l’idéal, la différenciation pédagogique consiste à construire un parcours co-construit entre l’enseignant et chacun des élèves concernés, à partir de l’expertise disciplinaire et didactique de l’enseignant et du sens que chaque élève donne aux apprentissages. La différenciation participe alors de l’émancipation de l’élève en développant ses capacités d’autorégulation de façon à le rendre plus apte à apprendre seul ou en petit groupe, mais aussi de lui faire prendre conscience de l’intérêt d’apprendre pour forger son esprit critique dans un monde où il peut être l’objet de nombreuses manipulations.
La co-intervention permettra de replacer les bases théoriques de l’alignement pédagogique et de l’autorégulation en croisant apports scientifiques et exemples scolaires. Elle soulignera la nécessité pour l’enseignant et l’équipe pédagogique de définir des objectifs clairs à différentes échelles de temps et de les partager avec les élèves — en fonction de leur âge et donc de ce qu’ils sont capables de s’approprier — en intégrant pleinement la dimension émancipatrice de l’apprentissage visé et des pratiques évaluatives cohérentes.