La conférence s’inscrit dans le cadre du séminaire des médiévistes de l’UGA « Exclusion et communauté au Moyen Âge ». Elle interroge la criminalisation du blasphème et son rapport à la construction d’une unité religieuse et politique. Construit par la monarchie pour manifester sa dimension sacrale et initier un début de contrôle de l’espace public, le crime de blasphème n’en a pas moins bénéficié d’une assez large tolérance du corps social pendant la seconde moitié du Moyen Âge, suscitant plus la complicité que l’indignation de ses auditeurs. Cependant, avec l’apparition des divisions confessionnelles au XVIe siècle, sa signification s’altère au point que les blasphémateurs apparaissent, dans certaines circonstances, comme les vecteurs d’une insupportable altérité religieuse et les destinataires d’une exclusion radicale.