Si vous vous êtes-vous déjà demandé·e pourquoi vous n'y compreniez rien en cours de physique ? Ou alors peut-être étiez-vous étonné·e en classe de science de ce que d'autres aient des difficultés, à des exercices qui vous paraissaient faciles ? Démunis face à ces différences, la tentation est grande d'attribuer une « intelligence » aux un·e·s que les autres n'auraient pas, voire même de réactiver des préjugés comme : « ce n'est pas un truc pour les filles ».
Alaric Kohler remet en cause ces explications faciles d'accès, en abordant la complexité de la situation que constitue l'enseignement de la physique dans un collège romand. En menant l'enquête pas à pas dans le lieu même de l'activité d'apprentissage, en prenant en compte chaque point de vue et leur construction progressive, cette recherche révèle des cheminements de pensée inattendus chez les élèves, que nous serions bien empruntés de juger erronés, quand bien même ils ne répondent pas aux attentes scolaires.
Cette présentation se fonde sur son travail de thèse de doctorat qui porte sur travers l'analyse de ces situations de malentendu, et propose une démarche pour « faire la part des choses » entre ce qui résulte de processus de communication et ce qui pourrait plus spécifiquement caractériser la pensée des étudiants, plaidant pour une psychologie intégrant les apports de plusieurs domaines de recherche : épistémologie génétique, clinique de l'activité, approche socio-cognitive de l'apprentissage, approche historico-culturelle du langage et des instruments, pragmatique de la communication, sémiotique, logique naturelle, etc.
Les résultats soulèvent des questions qui peuvent contribuer à attirer l'attention des chercheur·e.s, enseignant·e·s, psychologues, logopédistes, etc. vers de nouveaux champs d'investigation.
Kohler, A. (2020). Approches psychologiques de situations de malentendu dans des activités de didactique des sciences, Thèse de doctorat sous la direction de Prof. A.- N. Perret-Clermont, Université de Neuchâtel.