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Quel futur pour les forêts de montagne face aux changements climatiques ?

19 décembre 2011
Durée : 00:26:07
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Georges Kunstler, Ingénieur-Chercheur, Unité de recherche Ecosystèmes montagnards (Cemagref – Site de Grenoble) Les forêts de montagne assurent de multiples fonctions : réserves de biodiversité, production de bois énergie, protection contre les aléas naturels, etc. Or, ces écosystèmes sont parmi les plus sensibles aux changements climatiques. En effet en montagne les facteurs climatiques déterminent la structuration et la composition des forêts. L'étagement de la végétation avec l'altitude dépend de ces facteurs : les forêts sont principalement composées de feuillus à l'étage collinéen, d'un mélange de feuillus et conifères à l'étage montagnard, puis de conifères à l'étage subalpin. L’augmentation prévue des températures à l'échelle du siècle (~ +4 °C) devrait se traduire par une restructuration complète des forêts de montagnes. Une première approche assez simple laisserait penser qu'une augmentation de 4°C pourrait se traduire par une remontée des étages de végétation de l'ordre de 800 m. En appliquant cette même démarche, l'augmentation de 0.6°C qui s'est déjà produite durant les 100 dernières années aurait dû entraîner une remontée des espèces forestières d'environ 120 m. Nous verrons que les effets des changements climatiques sont plus complexe. Certaines observations confirment une remontée en altitude mais elles restent rares. Les forêts des montagnes ont été façonnées par les activités humaines (gestion forestière, agriculture...). Et les profonds bouleversements qui se sont opéré dans nos sociétés au cours du siècle dernier ont induit des changements de gestion auxquels les forêts sont encore en train de répondre (la recolonisation des pâturages abandonnés peut prendre plus de 100 ans). Il est donc difficile de séparer les effets des changements climatiques de cette évolution des paysages forestiers, en particulier de l'effet de la déprise agricole. Par ailleurs la réaction des écosystèmes forestiers peut être très complexe avec des effets importants des interactions entre arbres. Nous verrons que nos connaissances restent très limité avec en particulier très peu de données sur comment les paramètres clefs du cycle démographique des arbres – fécondité, régénération, croissance, et mortalité – vont réagir aux changements climatiques. Ce sont pourtant ces paramètres démographiques qui vont déterminer si les changements vont se faire de manière catastrophique (absence de régénération, ou mortalité des adultes) ou de manière plus progressive (remplacement compétitif d'une essence par une autre). Cette connaissance est donc fondamentale pour adapter la gestion forestière.Georges Kunstler, Ingénieur-Chercheur, Unité de recherche Ecosystèmes montagnards (Cemagref – Site de Grenoble) Les forêts de montagne assurent de multiples fonctions : réserves de biodiversité, production de bois énergie, protection contre les aléas naturels, etc. Or, ces écosystèmes sont parmi les plus sensibles aux changements climatiques. En effet en montagne les facteurs climatiques déterminent la structuration et la composition des forêts. L'étagement de la végétation avec l'altitude dépend de ces facteurs : les forêts sont principalement composées de feuillus à l'étage collinéen, d'un mélange de feuillus et conifères à l'étage montagnard, puis de conifères à l'étage subalpin. L’augmentation prévue des températures à l'échelle du siècle (~ +4 °C) devrait se traduire par une restructuration complète des forêts de montagnes. Une première approche assez simple laisserait penser qu'une augmentation de 4°C pourrait se traduire par une remontée des étages de végétation de l'ordre de 800 m. En appliquant cette même démarche, l'augmentation de 0.6°C qui s'est déjà produite durant les 100 dernières années aurait dû entraîner une remontée des espèces forestières d'environ 120 m. Nous verrons que les effets des changements climatiques sont plus complexe. Certaines observations confirment une remontée en altitude mais elles restent rares. Les forêts des montagnes ont été façonnées par les activités humaines (gestion forestière, agriculture...). Et les profonds bouleversements qui se sont opéré dans nos sociétés au cours du siècle dernier ont induit des changements de gestion auxquels les forêts sont encore en train de répondre (la recolonisation des pâturages abandonnés peut prendre plus de 100 ans). Il est donc difficile de séparer les effets des changements climatiques de cette évolution des paysages forestiers, en particulier de l'effet de la déprise agricole. Par ailleurs la réaction des écosystèmes forestiers peut être très complexe avec des effets importants des interactions entre arbres. Nous verrons que nos connaissances restent très limité avec en particulier très peu de données sur comment les paramètres clefs du cycle démographique des arbres – fécondité, régénération, croissance, et mortalité – vont réagir aux changements climatiques. Ce sont pourtant ces paramètres démographiques qui vont déterminer si les changements vont se faire de manière catastrophique (absence de régénération, ou mortalité des adultes) ou de manière plus progressive (remplacement compétitif d'une essence par une autre). Cette connaissance est donc fondamentale pour adapter la gestion forestière.

 Informations

  • Ajouté par : Jeremie Grepilloux
  • Mis à jour le : 19 décembre 2011 00:00
  • Chaîne :
  • Type : Autres
  • Langue principale : Français

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